Toute occasion est bonne pour sensibiliser

J'ai commencé à faire du bénévolat quand j'étais enfant, chez les scouts, et je n'ai jamais cessé depuis. Ma famille vient de Turquie, mes parents sont venus en Suisse dans les années 1960 et je suis née ici. Bien qu'ils soient modernes et ouverts d'esprit (ils sont musulmans mais j'ai été baptisée), ils étaient aussi très stricts. En tant que fille, le scoutisme a été pour moi l'une des premières occasions de sortir de la maison, de faire des activités avec des ami·e·s. Tout ce que j'avais à faire était de dire "Je sors avec les scouts" et j'avais carte blanche ! Je dois l'admettre : au début, mon engagement n'était pas vraiment désintéressé, j'avais mon propre intérêt personnel... Mais ensuite, avec le temps, sont venus le plaisir et la satisfaction de voir les résultats de mon engagement. Le scoutisme est très orienté vers l'aide, il est important de faire quelque chose pour les autres. Et cela m'a accompagné toute ma vie.

Ainsi, j'ai été l'une des fondatrices du groupe de bénévoles de la Suisse italienne il y a plus de 40 ans. À l'époque, j'étais apprentie de commerce dans le domaine de l'administration. Ce groupe intervenait en cas de problèmes urgents : l'inondation de 1978 dans les Centovalli, le tremblement de terre à Irpinia dans le Frioul. En plus du soutien financier, nous avons apporté une aide concrète en aidant des familles à débarrasser leur maison. Et j'ai aussi pu faire un séjour à l'étranger, au Mexique. Le groupe a contribué à la construction d'une école et, grâce à la collecte de fonds que nous avons continué à effectuer, nous finançons encore à 100% le salaire d'une personne qui y travaille. En bref, le projet continue, géré par le personnel local.

Mon histoire personnelle explique pourquoi j'aime le mode de fonctionnement de Comundo : 

Comundo encourage les projets durables. J'aime cette idée de créer quelque chose ensemble, avec des collègues locaux. Ce sont des gens qui partent, pas uniquement de l'argent.

Ce sont toutes et tous des professionnel·le·s, avec une formation et une sensibilité, et sur place ils et elles travaillent avec les organisations présentes qui ont déjà une connaissance approfondie de la région. Ils et elles fournissent une aide ciblée et on peut réellement voir le fruit de leur engagement, parce qu’ils et elles nous en parlent dans les bulletins que nous recevons à la maison.

J'ai rencontré Barbara et Francesco au travail, puis nous sommes devenus ami·e·s dans la vie privée aussi. Je savais qu'ils s'organisaient pour partir en tant que coopérant·e·s et j'étais si heureuse pour eux ! Je pense qu'ils m'ont choisie comme présidente de leur groupe de soutien parce qu'ils ont compris mon enthousiasme. Bien sûr, j'ai dit oui : je me suis sentie honorée et fière. J'ai une formation en travail social et j'ai appris à collecter des fonds. Nous avions de grandes idées, mais malheureusement le Covid-19 nous a arrêtés. Mais j'ai quand même réussi à faire un petit quelque chose, en collaboration avec Anna Maspoli, la responsable des groupes de soutien pour Comundo à Bellinzone : des marchés, une fête multiethnique dans le parc, des activités pour les enfants... Je connais beaucoup de gens et chaque occasion est bonne pour parler et sensibiliser.

Pour moi, c'est une bonne chose, j'y crois. J'aime l'idée de participer à la création de quelque chose ensemble, d'investir dans les gens. 

Maintenant que Barbara et Francesco sont de retour et n'ont plus besoin de moi, je pense que je vais rester proche de Comundo, je veux continuer à faire ma part pour soutenir les personnes qui partent.

Francesco Negri et Barbara Banfi, tous deux travailleurs sociaux, se sont engagés à renforcer les droits des femmes et à améliorer les conditions de vie des personnes âgées en Bolivie entre 2020 et début 2023.