Le voeu de partage

Présentation d’un couple uni qui puise sa force dans le calme et la confiance, conscient que même dans les moments les plus difficiles, il est toujours possible de retrouver du sens.

Olga Lucia, 48 ans, vit en Suisse depuis plus de 20 ans, et si elle s’est parfaitement intégrée, « une part de moi restera à jamais étrangère : mes racines sont en Colombie. J’ai de tout temps été inspirée par la gratitude et le sens du partage, alors je ne peux pas oublier de redonner quelque chose à mon pays. » Mais pas uniquement, car ici aussi sa carrière professionnelle la pousse à aider les autres : « J’ai étudié la psychologie en Colombie, puis effectué un master postgrade aux Etats-Unis. Arrivée en Suisse, j’ai pu décrocher un poste d’assistante doctorante à l’Université de Lausanne, y défendre ma thèse, puis plus tard effectuer une formation de psychothérapeute. Actuellement, j’exerce en tant qu’indépendante dans un cabinet psychiatrique à Montreux. »

« On a toutes et tous quelque chose à donner à d’autres ! »

Nicolas, 53 ans, a connu des difficultés personnelles qui lui valent aujourd’hui une rente AI. S’il s’exprime volontiers en tant qu’artiste peintre et sculpteur, il s’engage lui aussi de manière altruiste en œuvrant, à temps partiel, comme pair praticien en santé mentale auprès d’une institution spécialisée. Sise dans leur village de Blonay, elle accompagne des résident·e·s traversant des difficultés lors de courts séjours entre 2 semaines et 2 mois : « Pour y parvenir, j’ai bien sûr suivi une formation, et désormais je contribue, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, à l’encadrement de personnes en fragilité psychique : je partage avec elles ma propre expérience de vie et de chemin vers le rétablissement. »

Un héritage à partager avec la Colombie

Couple uni autour du sens du partage et de la spiritualité, valeur essentielle au cœur de leur parcours de vie, Olga Lucia et Nicolas ont hérité, suite au décès du papa d’Olga Lucia en Colombie juste avant la pandémie de Covid-19, d’une maison et d’un appartement. Leur décision a rapidement été prise de vendre ces biens et de s’engager à partager une partie du capital acquis en Colombie, par divers dons, sans limite de temps ni de projet prédéfini autre que celui d’offrir des perspectives aux enfants et aux jeunes, et en restant ouverts aux rencontres et à l’écoute de leur cœur.

C’est alors que le couple apprend le départ en Bolivie de notre ancien coopérant Jérôme Gyger, qu’ils côtoyaient au sein de la même église à Vevey. À côté de ce fort point d’ancrage qui les relie, ils habitent le même village et l’épouse de Jérôme est elle aussi de nationalité colombienne. C’est donc tout naturellement que le couple Boss s’inscrit dans leur groupe de soutien pour garder le contact.

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Les projets durables méritent d’être soutenus

Et les nouvelles leur parviennent régulièrement par les biais des lettres circulaires : « C’est très appréciable d’être ainsi informé en ligne directe. Au fil de ces lettres, nous avons pu comprendre tout le sérieux avec lequel ce projet était mis en œuvre, et savoir qu’il perdurerait après le départ de Jérôme a été un facteur décisif : les projets durables méritent d’être soutenus. Mais surtout son travail nous a touchés : sur le terrain, nous l’avons vu à l’œuvre auprès de gens parmi les moins favorisés, non seulement pour leur précarité mais aussi pour leur manque de perspectives. Et appris que bien des jeunes s’impliquaient dans son projet, saisissant l’opportunité pour de meilleures chances d’avenir : cela nous a plu ! C’est ainsi que nous avons commencé à soutenir Comundo. »

Émus par l’injustice

Mais la Colombie restait au cœur de leurs intentions de partage. « Nous soutenions déjà des projets d’autres organisations ou des personnes, bien sûr en Colombie, notamment pour une église dans laquelle un cousin est prêtre, mais aussi au Ghana, à Madagascar et en Haïti. Lorsque Jérôme et sa famille sont revenus en Suisse à la fin de leur engagement, début 2022, nous avons reçu un magazine Horizons et été fortement émus par l’histoire d’Elodie et de Leon, et de leur maman. Quelque part dans l’état du Nariño, le soutien apporté par la juriste Laura Kleiner, coopérante de Comundo, aux côtés de cette famille dans son combat pour la restitution de ses terres et la reconnaissance et réparation des violences subies, nous a bouleversés : la situation de leur précarité faisait écho à d’autres témoignages d’injustice reçus de Colombie, en plein confinement ! Nous avons fait le lien avec nos propres enfants Sonia, 12 ans et Daniel, 15 ans. Et comme notre aîné a un sens de la justice très fort, cela nous a définitivement convaincus de soutenir le projet de cette juriste, par plusieurs dons échelonnés jusqu’à Noël 2022 ».

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Un don : de la raison et de l’émotion

Et la suite ? « Nous n’avons encore rien décidé : on s’en remet à Dieu et à l’écoute de nos cœurs. Dans notre volonté de soutenir un projet, il y a toujours une part de décision rationnelle, dans laquelle on apporte une notion de limites, notamment en termes de montant financier et de temps ; et une autre composante plus simplement guidée par l’émotion : lorsque c’est le cas, on se lance et on suit notre cœur ! »